Chani est enfin libre !
Il a adressé un message aux membres et sympathisants de l’ACAT qui l’ont soutenu
C’est avec joie et soulagement que nous avons appris la libération de Mr Medjoub Chani, après qu’il ait accompli la peine de 10 ans à laquelle il avait été condamné en première instance dans l’affaire autoroute est-ouest, après des aveux obtenus sous la torture (dans la seconde affaire, dite Télécom, il avait été acquitté définitivement). Il a fait un recours de sa condamnation auprès de la Cour suprême, recours qui n’a toujours pas été jugé.
Il a rejoint sa famille au Luxembourg et réapprend la liberté. L’ACAT Luxembourg, qui a défendu sa cause, lui souhaite de retrouver rapidement l’équilibre et le bonheur d’une vie libre.
Retrouvez le communiqué initial et l’appel du mois que nous lui avions consacrés.
Contexte
Condamné à l’issue d’une parodie de procès
M. Chani a été enlevé par des agents en civil à son arrivée à Alger en 2009. Pendant que son épouse et son fils, résidents au Luxembourg, essayaient en vain de le retrouver, M. Chani était détenu dans un centre secret du Département du renseignement et de la sûreté (DRS) et soumis à la torture pour lui faire signer des aveux. Le 6 octobre, il a été présenté au milieu de la nuit devant un procureur puis un juge d’instruction qui l’a placé en détention provisoire sur la base d’aveux forcés.
Il a été condamné cinq ans plus tard à l’issue d’un procès marqué par de graves irrégularités. Ses avocats ont demandé à la cour d’entendre les agents de la DRS qui ont cosigné les procès-verbaux d’aveux de M. Chani, ainsi que le procureur et le juge d’instruction qui ont entendu la victime à l’issue des 20 jours de détention arbitraire et le médecin qui est censé l’avoir examiné à la fin de sa garde à vue. Les juges ont refusé d’entendre ces témoins.
M. Chani et deux de ses co-accusés ont dénoncé devant la cour les tortures subies aux mains de la DRS, mais les juges ont refusé d’en tenir compte. Au cours de l’audience, le principal témoin à charge contre M. Chani a affirmé que ce dernier avait bien été arrêté le 17 septembre 2009 et non le 28 comme le prétend le procureur, mais les juges n’ont pas relevé cette falsification.