Radiation de toutes les OING oeuvrant dans le pays
BURUNDI
Au cours de cette réunion, le Ministre a annoncé que les OING avaient été radiées de la liste des organisations autorisées à travailler au Burundi. Toutes les ONG internationales sont visées par ces mesures, mises à part celles responsables du fonctionnement et des services fournis dans des hôpitaux et des écoles. Afin d’obtenir un nouvel agrément, chaque OING devra fournir 4 nouveaux documents officiels contraignants, dans les 3 mois.
Ce processus vise notamment à contraindre les OING à respecter la loi de janvier 2017 qui a pour but de contrôler étroitement l’action des ONG locales et internationales, notamment leurs financements, activités et équilibres ethniques (60 % de Hutu et de 40 % de Tutsi), ce en violation du droit international et régional en vigueur. Depuis 2017, les OING sont dans le viseur des autorités burundaises, suspectées notamment de fournir des informations sur les violations des droits humains commises dans le pays, en majorité par le régime en place.
Il faut rappeler que l’ACAT Burundi a été radiée le 16 octobre 2016 pour ses actions de promotion et de défense des droits humains dans le pays, et que son ancien comptable, Germain Rukuki, a été condamné à 32 ans de prison, pour « attaque contre le chef de l’Etat, rébellion, participation à un mouvement insurrectionnel et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », notamment à cause de son travail au service de l’ACAT.
Sans le soutien d’organisations telles que la FIACAT, les anciens membres de l’ACAT Burundi et nombre d’autres défenseurs des droits humains et dénonciateurs des violations commises au Burundi se verront privés de protection et n’auront plus aucun moyen de communiquer avec l’extérieur. Nous savons que le silence est le meilleur allié de la torture. Cette nouvelle mesure répressive aura des conséquences catastrophiques sur les populations locales, déjà très menacées par la politique actuelle du gouvernement burundais.
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